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Réaction à la chronique de Mario Girard, le 2 novembre 2019 dans La Presse

11/3/2019

 

Il est exactement là l’enjeu de la voiture solo, pour une fois en noir sur blanc: certaines personnes ont le choix de prendre une alternative en ville, d’autres pas. Valérie Plante a totalement raison.

La plupart des adultes qui roulent en voiture aujourd’hui le font depuis qu’ils ont 16 ans, et je fais partie de ce groupe. J’ai grandi en banlieue, et le mot Autobus ne se conjuguait qu’en orange, pour aller à l’école. Pas de bus, pas de train, pas de covoiturage organisé, pas de taxi, rien. Rien sauf les pubs de voiture à la télé, ‘’A New Car’’ comme prix ultime à gagner à The Price Is Right, les films américains qui n’existent pas sans les scènes de drive-in, de course entre deux machos, la voiture étant célébrée comme moyen d’accéder à la liberté. Donc, les seizes bougies à peine soufflées, vite les cours de conduite, vite le premier achat majeur dans la vie d’un jeune. Vide le compte bancaire pour acheter la liberté.
Bien des années plus tard, citoyenne volontaire d’un quartier central, je me suis surprise à retomber dans mes réflexes de jeune adulte fraîchement libre sur 4 roues. Quelques exemples: il pleut, on va aller conduire les enfants à l’école. Il fait un peu frisquet, on va aller à l’épicerie de quartier en auto. Je suis architecte, je vais aller faire la visite de chantier à Verdun en voiture, ça va aller plus vite. Mes parents habitent en banlieue, ils nous ont invités à souper vendredi soir, c’est plus simple en auto. 
Sauf que ça ne se passe jamais comme prévu:

Il pleut, on est coincés sur la rue Milton à 7:45 avec les autres parents moumounes, les enfants s’engueulent pour décider qui sera assis en avant parce qu’hier c’était le tour de l’autre. Finalement ils arrivent à l’école sans avoir vraiment fait de transition ente la famille et leur vie sociale, tout le monde est fâché et je jure que c’est la dernière fois qu’ils ont le service royal.

J’arrive en retard à ma visite de chantier, je suis de mauvaise humeur, je suis mal stationnée. Et en regardant mon application, je réalise que je suis à 2 minutes à pied d’une station de métro, SUR LA MÊME LIGNE que celle qui est à 8 minutes de chez moi. Pas fort. 
Vendredi 17:30 sur la 720, en même temps que tout le monde qui rentre de travailler, pare-choc à pare-choc à compter le nombre de panneaux de couleurs différentes sur le stationnement du CUSUM. Une heure vingt-cinq pour se rendre,  jurant que la prochaine fois on contre-propose un lunch le samedi. 
Ou bien on fait le grand saut pour se libérer! On vend l’auto en juin 2018. 

Les enfants quittent maintenant la maison avec des parapluies. D’ailleurs, pendant que j’y suis, les transports devraient être gratuits pour les étudiants.  Ils ont maintenant 20-30 minutes pour se changer les idées avant d’arriver à l’école, pour voir et comprendre la ville, apprendre à s’y repérer, tester des nouvelles rues, routes, marcher avec des amis.

Je visite mes chantiers en métro, ça me donne 30 minutes pour répondre à mes courriels, retourner des appels, préparer le reste de la journée.
Le train de banlieue est devenu une alternative réelle pour les 45 km qui nous séparent de la banlieue de mes parents. Simple, confortable, abordable. Et les enfants ont l’impression de faire un voyage, pas d’être prisonniers sur la banquette arrière. 

Tout ça est possible, et on devient rapidement experte du cocktail transport: Communauto, Flex, Car2Go, Bixi, métro, bus, mon vélo, taxi, location traditionnelle pour les longs week-ends (j’adore louer une voiture neuve que je récupère à la station Berri dans un garage chauffé sans déneiger). Et d’entendre la dépanneuse le samedi matin de tempête nous avertir de déplacer nos autos? Un pur délice de rester en pyjama et de la regarder passer, tasse de café en main. Manque juste le feu de foyer. 
Et pour ceux qui n’ont vraiment vraiment pas le choix? Disons que Grand-maman habite Terrebonne et qu’elle vient fêter les 10 ans du petit fils sur la rue St-André et qu’elle est en chaise roulante? Dans ce cas, faites de la place les autres. Poussez-vous, prenez votre vélo, marchez. Testez une alternative, juste pour voir. Vous y prendrez goût. Vous ferez votre petite part pour le grand changement. 

Et plus on sera nombreux à délaisser quelques fois le soi-disant confort de hurler tout seul au volant, plus ça fera de monde sur les pistes cyclables, les trottoirs, les bus, et plus rapidement on achètera d’autres bus, plus on aménagera de pistes cyclables, plus on sera en forme. Plus la ville se portera bien. 
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Bon samedi

Réflexions sur une continuité durable - récit de voyage

8/19/2019

 
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Extrait d'une publication dans la revue Carrefour, journal des présidents des caisses Desjardins
 
"L’Organisation des Nations Unies rassemble la presque totalité des États du monde: 193 entités sur environ 200, en 6 langues officielles. Le 2 août 2015 sont adoptés les 17 objectifs de développement durable pour répondre aux objectifs généraux suivants : éradiquer la pauvreté sous toutes ses formes et dans tous les pays, protéger la planète et garantir la prospérité pour tous. Avant 2030. 
 
N’est-il pas clair que pour y arriver, nous devons chacun à notre façon s’atteler à la tâche? Est-ce utopique de croire que nous y arriverons? Peut-être. Mais chose encore plus certaine, l’inaction mène droit au mur, ou pire, reproduire les comportements du passé serait une assurance d’échec. Pas seulement pour nos enfants, mais pour nous également. Nous pouvons comme citoyens, contribuer, et nous pouvons aussi comme entreprises coopératives, influencer en faisant notre part, en agissant comme catalyseurs de ce changement dans nos milieux. Cette prise en charge collective a un potentiel énorme il me semble. 
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Mi-juillet, nous quittons les Laurentides vers Natashquan pour la première fois. Je réalise en conduisant que je suis à la recherche de ce qui est déjà en train de changer, de se transformer de façon responsable, le long de notre chemin de 1500 kilomètres. 
 
Arrêt chez mes parents. La ville règlemente les journées d’arrosage et ça les embête. Ils ont donc décidé d’aller chercher chez un copain des réservoirs de 250 litres qui traînaient à l’arrière d'une serre commerciale. Mon père est monté sur les toits de la maison pour rediriger l’eau de pluie dans les cubes blancs, a trouvé une vieille pompe au sous-sol et a branché le système d’arrosage. Ma mère se promène maintenant fièrement sur le terrain pour tremper ses fleurs en prenant bien soin de montrer le petit panneau qui dit: arrosage à l’eau non-potable. C’est une grande fierté pour eux, et ils risquent d’influencer les voisins.  
...
Ici, sur la route des baleines, bien sûr qu’on a besoin de voitures. C’est peut-être un équilibre qu’il faut rechercher. Nous les citadins, il faudrait se débrouiller autrement qu’en auto-solo quand c’est possible. Le plus souvent. Pour compenser pour ceux qui habitent les régions et n’ont pas le choix. 
 
On a soupé dans le port de Sept-Iles. Les bateaux dans la brume nocturne parlent d’un travail ardu, d’une époque révolue.  
Ma petite de 11 ans veut aller voir si le Dollorama d’ici est comme celui sur le boulevard Saint-Laurent, à 1000 km derrière nous. Je refuse. Elle boude. J’essaie encore une fois de lui expliquer que c’est mieux d’acheter un souvenir fabriqué par une personne qui habite vraiment la région visitée. L’attrait des tablettes remplies d’objets de plastique coloré crée une dépendance.
 ...

Il pleut des cordes. On écoute J’aime Hydro, une balado qui explore notre relation à l’hydroélectricité. Je repense au couple Innu que j’ai croisé ce matin dans l’ascenseur. Ils avaient l’âge de mes parents. Je me demande si on les a sortis de leur famille quand ils étaient petits. Ils m’ont dit que Natashquan ça serait beau. Souriants, ils mont souhaité un beau voyage. Je me demande comment on va réconcilier tout ça. Ce passé lourd de prise de territoire, d’arnachage de rivières, de développement coute que coute parfois au détriment des populations locales, parfois assurant leur survie. Nous aurons besoin de beaucoup de courage et d’humilité pour démêler ces relations. 
C’est très long cette route. 
Havre-St-Pierre, lunch. Il pleut encore. On ne voit pas très loin, mais c’est beau. Gris, blanc, beau. C’est le large que je n’ai pas sur ma rue à Montréal : 30 pieds devant chez c'est chez mon voisin. 
Il y a une Hyundai Ioniq stationnée au Portail Pélagie-Cormier. Espoir. 
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En quittant, on démarre le 4e chapitre de J’aime Hydro. Sans le savoir, on suit la narratrice dans son périple. C’est vrai que l’on est en droit de se demander si dans 20-30 ans on transportera encore l’électricité sur des fils attachés à de grands poteaux de bois comme des clôtures le long des routes. Ne serons-nous pas rendus à une production très locale, sur le toit de chaque maison, chaque centre commercial, chaque garage, chaque serre de tomates , sur la carrosserie de nos voitures, sur nos fenêtres avec des nanos particules ? Et ces grands chantiers seront peut-être choses du passé. Un peu comme la grande rue St-Denis de mon village de 100 000 personnes, qui est passée de triste à prospère à triste en 50 ans. Les temps changent et on doit se réinventer.  
 
 

box à l'écran

4/9/2019

 

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Cette entrevue filmée dans notre projet sur Sanguinet permet de mieux comprendre le rôle des architectes dans le domaine résidentiel.
http://zonevideo.telequebec.tv/media/9779/architecte/ca-vaut-le-cout

Et ici, dans la série de ArtTV Le Design est partout, nous discutons de chalets et leur aménagement, en passant par la conception d'une hache et d'un kayak!
https://www.dailymotion.com/video/x1shuq1 

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